Encore un article scientifique (paru dans Orthopaedics &Traumatology: Surgery & Research) remettant en cause la soit disant supériorité de la voie antérieure sur la voie postérieure sur la récupération précoce, pourtant argument principal des promoteurs de cette voie d’abord « révolutionnaire »
« La voie antérieure pour arthroplastie totale de hanche permet-elle une récupération plus rapide de la marche ?
Étude accélérométrique prospective randomisée
Gautier Bon, Elias Ben Kacem, Pierre Marie Lepretre, Thierry Weissland, Patrice Mertl, Massinissa Dehl, Antoine Gabrion
Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, Centre Hospitalo-universitaire d’Amiens Picardie, Amiens, France »
L’analyse des différents paramètres de la marche au cours des trois premiers mois n’a pas permis de mettre en évidence la supériorité d’un abord par rapport à l’autre. Ces résultats rejoignent ceux des autres études comparatives par analyse spatio-temporelle de la marche notamment l’étude récente prospective comparative menée par Taunton et al. regroupant 101 patients qui n’a mis en évidence aucune différence significative dans le monitoring de la marche et ce dès le deuxième mois postopératoire.
Il n’a pas été retrouvé de différences sur le score de Harris au cours des trois mois postopératoires y compris dans l’analyse de ses différents paramètres. La plupart des études ne retrouvaient pas non plus de différence pour ce score sur cette période de suivi.
les temps opératoires étaient supérieurs pour la voie antérieure, malgré l’expérience de l’opérateur. La durée d’hospitalisation ne différait pas entre les deux voies d’abord.
Les taux de complications étaient similaires entre les deux groupes comme l’ont constaté la plupart des études. La neurapraxie du nerf cutané latéral de la cuisse reste cependant une complication fréquente et spécifique de la voie antérieure, probablement encore trop sous-estimée du fait de la grande variabilité anatomique de ce nerf.
En conclusion, les résultats fonctionnels précoces et surtout la mesure objective des paramètres locomoteurs de la voie antérieure pour PTH étaient comparables à ceux de la voie postérieure entre la troisième et douzième semaine. Les avantages fonctionnels présumés de l’abord antérieur de hanche semblent discutables. S’ils existent, ils sont probablement minimes, précoces et transitoires.
L’enjeu semble avant tout la maitrise de la voie d’abord choisie.